PISTES PÉDAGOGIQUES

Suite au travail de recherche historique sur le parcours de la famille Niederman, les élèves de 3ème ont imaginé et réalisé un montage numérique servant de support à une gravure taille-douce. L’enjeu artistique était ainsi de mener une réflexion sur le processus créatif en proposant aux élèves de se saisir des documents originaux, de se les approprier en menant une double réflexion : la création d’une infographie d’une part, et la réalisation d’un dessin d’autre part, ce dernier étant ensuite reporté sur une plaque de cuivre (15X15cm) et gravé à la pointe sèche. Les plaques sont ensuite encrées (encre Noire Charbonnel) et pressées sur l’impression papier numérique (sur papier aquarelle 200gr).

presentation_travail_artistique
diapo_gravure_miniatureLes étapes en cours d'arts plastiques :
1. Montage numérique (infographie)
2. Gravure
3. Impression de la plaque gravée sur le montage numérique

Plusieurs de ces travaux portent la marque de la culture artistique. Certains ont ainsi évoqué dans leurs œuvres celles d’artistes contemporains tel que l’Israélien Menashe Kadishman, auteur de la célèbre installation Shalechet au Musée juif de Berlin. Les 10 000 visages découpés dans de l’acier permettent ici d’évoquer les marches de la mort.

marches_de_la_mort

Le travail long et minutieux de l’impression de la plaque a nécessité de nombreux essais qui ont permis aux élèves de prendre conscience de la complexité et de l’exigence du travail de graveur. Par ailleurs, la technique de la gravure, dans sa réalisation, n’est pas sans évoquer le travail de la mémoire et amène l’élève à marquer, à strier, à travailler le métal pour lui « imprimer » une intention, et lui offrir la possibilité de « révéler » sur le papier le sens de son œuvre :
La libération à Nice, 1944. La chaîne gravée par l'élève, symbole classique de la Libération, se brise devant Robert et semble lui donner accès à une nouvelle vie. Mais à y regarder de plus près, elle le lie encore à l’entrée d’Auschwitz-Birkenau – que l’infographie permet de « fondre » dans le paysage de la promenade des Anglais : Robert comme Hélène restent comme de nombreux rescapés dans l’attente angoissée de nouvelles de leurs proches disparus, Geza et Émile. La Libération du territoire ne s’accompagne pas systématiquement d’un retour à la normalité.

>> Voir les travaux des élèves

La technique hybride utilisée ici, novatrice en milieu scolaire, est également le point de départ d’une réflexion sur la mise en valeur du processus de création mené par les élèves, qui s’est poursuivi par un travail d’élaboration d’une installation de leurs œuvres : comment agencer, poser, composer, exposer, présenter… bref, «installer» les «info-gravures» et les plaques de cuivre pour créer une œuvre inédite, originale et spécifique à l’histoire des Niederman ? Le projet retenu rend compte de l’effort des élèves pour penser la place du spectateur et la mise en scène de leur cheminement : articulée en quatre pièces successives sous la forme d’un long couloir, cette installation met en relation les plaques de gravures brutes d’un côté et les infographies de l’autre, ces dernières étant reliées par quatre fils retraçant les parcours de chaque membres de la famille tout au long des quatre pièces.

>> Voir le schéma 3D de l’installation

Dans la première pièce, blanche, le spectateur découvre la vie des Niederman avant la Seconde Guerre mondiale. Le parcours se poursuit par une seconde pièce, grise, dans laquelle sont regroupées les œuvres évoquant les premières mesures antisémites et la vie dans la clandestinité. La troisième (noire) est consacrée à la déportation et l’anéantissement dont ont été victimes Geza et Émile. La quatrième, blanche, est consacrée à la mémoire et débouche sur le site internet dédié au travail sur les Niederman. Le spectateur peut ainsi suivre le travail réalisé par les élèves ainsi que le parcours des Niederman.